Les rites ordinaires - et ceci quelque soit la société - rythment notre vie tout au long de l'année. Certaines de ces rites, avec quelques variantes, se retrouvent chez tous les peuples et ils sont souvent liés aux rythmes agricoles; d'autres diffèrent suivant les peuples. Voici quelques-uns de ces rites qui se pratiquaient encore à Beaurepaire avant les années 1930.
- On fait le réveillon de Noël comme partout dans la région. Le réveillon n'est pas occasion à la réalisation de gâteaux spécifiques et les habitants ne connaissent pas la bûche. Certaines régions fêtent le "réveillon des bêtes" mais cette pratique ne se retrouve pas à Beaurepaire. Au réveillon - la télévision n'existant pas encore et bien de familles n'ayant pas la radio - on chante des chansons de Noël ou des cantiques appropriés. Les cadeaux sont marqués par leur simplicité et ne concernent que les enfants.
- Si les enfants font des voeux à leurs parents pour avoir quelques sous, il n'est pas d'usage de faire la tournée des maisons comme dans d'autres régions. Si la première personne que l'on rencontre le jour de l'an est de sexe différent, le présage est des plus positif.
- Le chandeleur voit la réalisation de crêpes qui sont sensées apporter la prospérité à la famille pendant toute l'année. Cette fête ne voit aucune bénédiction des chandelles.
- Ces fêtes en sont pas pratiquées et il ne semble n'y avoir eu ni feux, bûcher ou mannequin livré aux flammes. Il en est de même pour les déguisements qui semblent avoir été inexistants.
- Le jour des Rameaux, le prêtre bénit les rameaux de buis qui sont sensés préserver de tout mal tout au long de l'année. Cette bénédiction n'est pas une occasion voyant la réalisation de gâteaux ou plats particuliers.
Le Jeudi Saint, les cloches sont sensées être parties à Rome et ne sonnent donc pas, ni aux heures, ni aux offices. L'office des Ténèbres du Vendredi Saint voit une profusion de cliquetis et crécerelles dans l'église. Le Samedi Saint, les enfants de chœur font la tournée du village avec leurs cliquettes; il est d'usage de leurs donner des oeufs de Pâques.
- Très anciennement les garçons allaient mettre une branche d'un arbre ou arbuste déterminé à la porte de chaque fille puis, vers 1880, on n'en mit plus qu'à la porte des filles douteuses; de nos jours l'usage s'en est perdu complètement. Chaque espèce de bouquet avait un sens particulier l'aubépine était signe de vertu, le lilas était douteux, le sapin et le bouleau étainet par contre très mauvais signe.
- L'église de Beaurepaire a saint Hubert pour patron. Les gens du pays, peu dévots d'ordinaire, allaient tous à la messe et à la procession ce jour-là. On portait la statue du saint et la bannière sur un parcours défini. Les habitants de Beaurepaire invoquaient Saint Hubert, là comme ailleurs, pour les morsures des chiens enragés; maintenant on téléphone l'Institut Pasteur.
- Quand la moisson était terminée, les habitants de Beaurepaire avaient l'habitude d'accrocher un bouquet au dessus de leur porte.
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