Èze

Légende locale
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■   Légende locale

À Èze et ses environs, elle connut son heure de gloire et, lors des veillées locales, elle anima certainement les soirées.

Le conteur, préparant sa prestation, n'hésitait pas à se lancer dans des improvisations, il brodait, déformait, virevoletait au gré de son imagination pour créer un spectacle unique.

Assis près de la cheminée, jetant des herbes au feu, il faisait naître des flammes colorées et parfumées ; créant le son et lumières d'antan, il y rajoutait les parfums.

Passant à Èze, vous vous souviendrez peut-être de cette légende locale.

Èze

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  • FrançaisÈze
  • ProvençauEsa
    ( Provençal )
  • Population2 225 hab.
    GentiléÉzasques
  • Superficie9,47 km²
  • Densité234.95 hab./km²
  • Latitude43° 44 '45" N°
    Longitude7° 22 '41" E°
  • Latitude43.729191°
    Longitude7.361467°


 ⌘ Le rémouleur napolitain

poisson
À Paris, la veuve Le Camus, poissonnière, rue Saint Jacques,
Étal de la Tête d'Or - Année: 1693

Il y a bien longtemps,
Cela devait être en été, ou peut-être en hiver,
Les poissonières tenaient leurs étals et tentaient de vendre leurs derniers poissons avant qu'ils ne deviennent avariés.

Un brave rémouleur napolitain, ou pour le moins italien, vint aux étals pour acheter son souper. Il s'approcha d'une des poissonnières et lui demanda bien humblement combien elle vendait son poisson.

Peu honnête et même plutôt carambouilleuse - les filous sont en tous pays, notre poissonnière tenta de lui vendre les plus vieux poissons au prix le plus fort au lieu de lui proposer de quoi se préparer une petite friture bien agréable après sa longue journée à errer par les rues et escaliers d'Èze, invitant les Ézasques à lui confier couteaux, ciseaux et autres objets tranchants à rémouler.

Conscient de se faire rouler, le brave rémouleur napolitain comptait ses petits sous, peut-être quelques deniers, peut-être quelques mailles, ou simplement de simples petis félins. Le brave homme était très gêné ; il tenta de marchander quelques peu mais la poissonière était rude en affaires et l'homme se sentait démuni, comme le marin affrontant une mer en tourment. La marchande, levée aux aurores, voulait terminer sa journée par une bonne prise et notre napolitain en avait le profil. Elle voulait qu'il lui sorte un denier, ou au moins des sols sonnants et trébuchants.

Après avoir bien hésité, notre rémouleur sorti une bourse en cuir, terriblement usagée et élimée comme les vêtements de notre brave homme. il en sortit un beau louis en argent, tout brillant et bien frais comparé aux poissons qu'il allait acheter. Persuadée de la bonne affaire, celle-ci lui rendit la monnaie comme il se doit en accompagnant son geste des poissons emballés dans une vieille feuille de gazette.

Notre homme quitta les lieux et disparu vers son gîte ; la poissonnière, peu avenante, accompagna le brave homme de propos peu amènes ; cela faisant bien rire les autres chalands et marchands alors que l'homme gromelait entre ses lèvres et répétait, serrant les dents: Es o cambio que t'espero ! — C'est au change que je t'attends !

Le lendemain, ayant dormi d'un sommeil hors du commun, notre poissonnière, de retour à ses étals, montra fièrement la belle et flamboyante pièce à ses compères et commères de la halle pour s'apercevoir que cette pièce était fausse et qu'elle s'était fait rouler dans la farine, comme un poisson devant passer à la poêle !

Elle comprit alors la portée des mots du rémouleur italien et mine piteuse, tenta au plus vite de faire oublier sa mésaventure.

À filou, filou et demi !