Armous-et-Cau

Légende locale
a_1
 :

Sponsor

armous-et-cau
<Cliquez l'image>

■   Légende locale

À Armous-et-Cau et ses environs, elle connut son heure de gloire et, lors des veillées locales, elle anima certainement les soirées.

Le conteur, préparant sa prestation, n'hésitait pas à se lancer dans des improvisations, il brodait, déformait, virevoletait au gré de son imagination pour créer un spectacle unique.

Assis près de la cheminée, jetant des herbes au feu, il faisait naître des flammes colorées et parfumées ; créant le son et lumières d'antan, il y rajoutait les parfums.

Passant à Armous-et-Cau, vous vous souviendrez peut-être de cette légende locale.

Armous-et-Cau

armous-et-cau


  • FrançaisArmous-et-Cau
  • GasconArmons e lo Cau
    ( Gascon )
  • Population100 hab.
    Gentiléarcausiens
  • Superficie9,33 km²
  • Densité10.72 hab./km²
  • Latitude43° 34 '0" N°
    Longitude0° 10 '0" E°
  • Latitude43.566700°
    Longitude0.166667°


 ⌘ Le diable et ses deux filles

Il était une fois,
Il y a très longtemps,
C'était hier...


Un homme et une femme avaient une fille ; ils s'adoraient tous les trois. Cette famille était si remarquable de gentillesse et de courtoisie qu'elle en était exemple pour toute la région ; des modèles !

Lucifer
Le Diable mange !

Le malheur frappe parfois les plus agréables et la mère décéda quand sa fille avait âge d'adolescence.

Le père, bon parti et brave homme, se vit alors une cour de femmes esseulées lui tourner autour. Il se laissa attendrir par l'une d'entre elles et la maria. Comme ils étaient jeunes encore, ils eurent un enfant ; ce fut encore une fille.

Comme il se doit, la marâtre détestait sa belle-fille au bénéfice de sa propre fille. Insinuant, tendant ses filets, la marâtre réussit à envenimer les rapports père-fille et, comme en tous tristes contes, la demoiselle fut chassée du domicile familial avec un poule morte comme seul capital.

Elle prit sa petite chienne et son petit chat puis chemina les sentes de la région, s'éloignant de la maison paternelle. Au bout de queqlues jours, elle aperçut un grand château, immense et merveilleux. Elle en frappa l'huis ; personne ne répondit.

Le château étant vide, elle y entra, alluma un feu dans la cheminée et y commença à cuire sa poule. Le chat et le petit chien s'approchèrent d'elle, quémandant un peu de nourriture qu'elle leur promit quand la poule serait prête.

Le repas terminé, elle se coucha dans une des chambres, chien et chat près d'elle. Soudain, elle se réveilla en sursaut: elle entendait un bruit à la porte, un genre de Tran, Tran, Tran...

- Qui est là ? demanda le chat.
- C'est nous qui voulons rentrer, répondit le Diable, propriétaire du château. il était parti se promener avec son fils et ils rentraient au logis, bien heureux de leurs diableries.

Réveillée, le demoiselle demanda à ses animaux:
- Petite chienne, petit chat, que dois-je faire ?
- Dis-leurs d'aller te chercher une belle voiture, avec de beaux chevaux et de beaux vêtements ; la demoiselle suivit ce conseil.

Diables, père et fils, se précipitèrent et revinrent avec les éléments demandés. Il toquèrent l'huis à nouveau. La demoiselle demanda encore conseil à son chien et à son chat qui lui soufflèrent:
- Demande qu'ils aillent te remplir une mue pleine d'eau de mer ; la demoiselle s'empressa de suivre les conseils de ses amis et les diables s'empressèrent de prendre une grande mui dans leur débarras sataniques puis partirent vers l'océan pour remplir cette grande cage qu'est une mui ; bien sûr, faisant de gros efforts, ils n'y arrivaient pas...

La jeune fille, aidée de son chien et son chat, en profita pour se vêtir des beaux habits, monta dans la voiture, rentra au domicile parternel dans ce bel appareil et y raconta son aventure.

Jalouse et stimulée par sa mère, la fille de la marâtre désira se rendre au château du Diable. Sa mère lui donna le petit chien, le petit chat, une poule à manger, et la donzelle prit chemin de diablerie. Après longue marche et nuits au bois, elle arriva en vue du château puis frappa l'huis ; le château était vide. Elle y entra, s'installa, se fit rotir la poule au feu de la cheminée et la mangea goulûment en ne donnant que les os au petit chat et au petit chien. Son repas terminé et le ventre plein, elle alla se coucher ; chien et chat vinrent près d'elle comme ils l'avaient fait pour l'autre fille.

L'on entendit alors frapper l'huis du château. Le Diable et son fils rentraient de quelque taverne où ils adorent écluser quelques cruchons avant de rentrer se reposer de leurs tournées infernales.

- Qui est là ? demanda le chat
- C'est nous qui voulons entrer, dirent les diables.
- Que dois-je faire ? demanda alors la donzelle.
- Ouvre la porte, répondirent le chat et le chien d'une voix unie.
La donzelle ouvrit la porte et retourna dormir. Les diables rentrèrent et, inspectant leur logis, découvrirent la donzelle qu'ils mangèrent d'un seul trait sauf ses tripes qu'ils suspendirent à la crémaillière.

Le petit chien et le petit chat rentrèrent au domicile paternel, seuls.

- Où avez-vous laissé ma fille, demanda la marâtre, d'un air aigre.
- Nous l'avons laissée au château du Diable, avec ses tripes suspendues à la crémaillère, répondirent les deux animaux avant de se presser contre leur douce et gentille maîtresse.